Compte Rendu [Carl]

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Ce n’était pas exactement le bon moment pour venir me parler. Bien que j’étais heureux que Tamara soit en sureté avec Cole, il y avait bien des choses qui me tracassaient. J’avais l’impression de m’enfoncer de plus en plus. J’avais peur que les hommes découvrent que je n’étais pas aussi cruel que je devais l’être. Qu’en fait je ne dirigeais que pour mon propre bien et non pour le leurs. Car si certains hommes me suivaient tête baissée c’était justement parce qu’ils croyaient que je mijotais une vengeance parfaite. Que les femmes allaient en baver sous mes ordres. Pour le moment ils prenaient du bon temps et ils aimaient ça. Mais je sentais que certains en voulaient plus. Qu’ils voulaient les reines et j’avais bien de la difficulté à les retenir. D’autant plus que j’avais l’impression que j’aidais plus de femmes que j’en faisais souffrir dernièrement. Oh j’en avais tué, bien des hommes m’avaient vu tirer sur cette amazone sur la plage. Mais personne ne m’avais encore jamais vu torturer. Ce n’était pas exactement mon style de toute façon. Mais l’on m’avais vu tuer, ce qui pouvait jouer en ma faveur. Mais c’était difficile de retenir tous ses chiens enragés. Et je n’avais rien de meneur, je n’aimais pas parler en public, donner des ordres n’était pas ma spécialité. Bref je me faisais plutôt silencieux, mais visiblement c’était exactement ce que les hommes recherchaient. Personne n’avait encore remit ma position en question, ce que je devais avouer, me rassurais assez.

En allant chercher Cole à la prison des femmes, j’avais été frappé fortement derrière la tête et j’avais dû me rendre à l’hôpital. Situation déplaisante, il n’y avait rien que je méprisais autant que les hôpitaux. J’étais allergique à la plupart des médocs, je ne savais même pas lesquels exactement, bref je devais tout subir sans anesthésiant et ce n’était rien de franchement très agréable. Mais l’ancien prisonnier avait raison, je devais m’y rendre et j’avais obéi. Étrangement, car je n’étais pas tellement du genre à suivre les ordres. Mais il avait su me convaincre. Je venais de me lever d’ailleurs. Je n’avais pas dormis de la nuit et j’avais passé une partie de la mâtinée à l’hôpital alors j’étais franchement épuisé. Je ne savais pas que durant que je dormais, une opération avait été menée par un homme. Un de mes gardiens qui s’était rendu sur le territoire des femmes et qui avait fait deux nouvelles prisonnière. Il fallait dire qu’en temps normal, je ne me préoccupais pas tellement de qui était emprisonné. Mais je crois qu’il valait mieux que mon ami le gardien ignore que j’étais celui qui avait donné une arme à la petite amazone qui lui avait donné du fil à retordre…

Lorsque quelqu’un cogna à ma porte j’étais simplement en train de m’habiller. Je terminais ce que j’étais en train de faire et je me rendis à l’entrée et j’ouvris la porte. Je tombais face à face avec un des gardiens. Ancien prisonnier des femmes. Je l’avais déjà vu et je connaissais son nom. Ryan Gryffin. Je n’oubliais que très rarement un nom. Un homme redoutable, il n’était pas gardien pour rien. Il m’appela par mon prénom. Je n’avais jamais exigé le terme de Roi, je ne l’utilisais pas moi-même. Au départ j’étais venu avec des armes mais je n’avais pas cru que je devrais diriger. Les choses se sont faites d’elles-mêmes. Maintenant je sais que ma place est favorable si je veux parvenir à mes fins. Et mes fins ne concernes en rien les hommes, voilà ce qu’ils ne doivent pas savoir. L’homme s’adressa à moi, me demandant si il pouvait me parler deux minutes. J’ouvris la porte un peu plus grande, sans plus de cérémonie. Je suis quelqu’un de simple, de peu bavard et de direct, je crois que là-dessus, nous sommes deux hommes qui se ressemblons assez. Je savais que j’avais affaire à un homme de forte réputation ici, du genre qu’il valait mieux que l’on évite de se battre, nous étions certainement du même cabari. Même qu’étant plus habile avec un fusil, j’aurais peut-être un peu peur de perdre…

« Ouais j’ai deux minutes. » dis-je simplement, en me frottant le derrière du crâne. La blessure n’était pas apparente toutefois.
Il y avait un comptoir où il pouvait s’installer si il voulait. Mais ma maison n’était pas plus grande ou plus extravagante que les autres. Je suis quelqu’un de simple qui ne cherche aucunement la gloire ou à vanter mes exploits, Au contraire, je tentais surtout de me faire plus discret, j’allais souvent à la rencontre d’une des reines qui était ma fiancée. Le fait que je sois fiancé n’échappait pas aux hommes, mais ils semblaient croire que nous n’étions plus ensembles. Ce n’était pas tout à fait vrai, et d’ailleurs le fait que je porte toujours mon alliance pouvait me trahir. Célia ne la portait plus elle. J’avais l’autre bague.
J’attendais simplement que le gardien m’explique le pourquoi de sa venue. Ne m’attendant surtout pas à ce que j’allais entendre et ce qui allait certainement me jeter par terre… Les reines étaient assez taboues pour moi, du moins surtout Célia. Bien que je ne souhaitais aucun mal à Stella. J’avais peur qu’il arrive quelque chose à ma fiancée et à mon fils. C’était ce que je craignais le plus.

« Les prisons ne sont pas déjà pleines j’espère… » dis-je en esquissant un mince sourire, moqueur. Je n’étais pas toujours présent alors je ne savais pas à quel point il y avait des prisonnières, mais si il était réellement venu me dire que c’était plein alors là je serais vraiment surprit. Non, il y avait énormément de cellules, je doutais qu’il donne raison à ma petite blague.

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J’avais affaire à un être redoutable. Je n’avais pas l’habitude de jouer un rôle. J’avais toujours été parfaitement bien dans ma peau. Mais dernièrement j’avais l’impression de ne pas être la bête la plus cruelle en liberté sur cette île. Que ma place était convoitée, que je ne ferais pas long feu si je n’étais pas aussi fort et aussi méchant que je me devais de l’être. Mais j’avais effectivement d’autre soucis, et j’agissais comme bon me semblais. Si j’éprouvais l’envie d’être bon et de soigner quelqu’un par exemple. Je le faisais. Mais il n’avait échappé à personne que je tuais également, et cela pouvait être sans la moindre raison. Et j’étais capable de tuer des hommes également. Toutefois me débarrasser de Ryan serait une grave erreur. Je n’étais pas idiot et je savais qu’il avait une certaine notoriété, ou que du moins, il arrivait à se faire respecter de par la peur qu’il inspirait. Il remarqua que j’avais l’air crevé. Ce que j’avais fait cette nuit, je n’avais pas à le cacher. La raison toutefois, oui. Mais ce ne serait pas le seul homme que nous allions libérer du côté des femmes.

« Tu connais un peu mes techniques. Nous faisons subir aux femmes ce qu’elles nous on fait. Je ne veux plus qu’il reste d’hommes de leur côté. Crevé? Je suis simplement allé chercher un homme du côté des femmes. » dis-je simplement. Je doutais qu’il ne me pose davantage de questions. Car il y en avait certainement à poser, pourquoi un homme en particulier? J’aurais également la réponse à cette question. Faire sortir tous les hommes en même temps était trop risqué. Mais cette bande d’imbéciles n’avaient visiblement pas compris et j’avais reçu un sacré coup sur la tête. Bref… Ils pouvaient bien pourrir là-bas si ils ne comprenaient rien. Cette idée m’énerva un peu mais je recouvrais rapidement mon calme. Ce n’était pas le moment de perdre mon calme disons…Il ajouta qu’il voulait me parler d’un petit problème. D’ailleurs, ce petit problème là me concernait. Loan. C’est moi qui l’avais soignée, je ne savais pas pour l’autre homme alors je me sentais totalement visé. LA façon dont il parlait d’elle ne me laissais pas présager qu’il l’affectionnait d’une bonne façon. Il était donc celui qui l’avait mise dans cet état.
Je respectais cela. Les hommes pouvaient se défouler sur les femmes. Je ne refusais pas une telle chose, je n’en avais pas envi et je ne le pourrais pas. Mais moi si j’avais envi de me rendre dans les cellules et de soigner une prisonnière, je le ferais. Je n’allais pas m’en empêcher parce qu’un homme voulait l’exclusivité.
Toutefois j’étais coincé. En d’autres circonstances, je ne me serais pas gêné pour affirmer que c’était moi. Mais là … Ce n’était pas pareil. Je devais rester sans pitié, et pour le moment ce n’était pas exactement cette facette de moi que je montrais. Je restais impassible, mais il y avait tout un questionnement dans ma tête, vous pouvez le croire.

Il poursuivit, menaçant quiconque qui osait jouer les grandes âmes. Je fronçais les sourcils. Je ne me considérais pas comme étant une grande âme. Mais je n’ai pas toujours envi de me défouler. Et merde… Je suis quelqu’un d’un peu trop impulsif, si bien que ce qu’il ajouta m’énerva assez pour que je laisse échapper soudainement :
« Ce n’est ni un gardien, ni un réfugié. C’est moi qui ai soigné un peu ta Loan, et je l’ai nourrie aussi. Si tu veux t’amuser et qu’elle ne te claque pas entre les mains je te conseille de ne pas la laisser dans cet état dans un endroit aussi insalubre. » dis-je sèchement.
J’étais con, terriblement idiot. Ce que je disais? J’avais une bonne âme et j’étais celui qui avait soigné une femme derrière lui. Voilà ce que je disais. Toutefois je n’appréciais pas ses petites menaces. Je faisais ce que bon me semblais.
« Vous faites ce que vous voulez au femmes. Mais moi aussi. » dis-je directement. « Je ne vais pas me gêner pour les tuer ou pour les soigner. » dis-je plus calmement en croisant les bras. Voilà. C’était dit. Ce que lui en penserait, cela restait à voir. Toutefois je lui laisserais sa copine, je ne comptais pas retourner la voir de toute façon. Moi je n’avais rien contre les hommes plus doux. Il en fallait bien de toute façon, tant que personne ne jouais au sauveur… J’avais peut-être soigné Loan, mais je ne l’avais pas libérée. Je ne libèrerais personne. Même les nouvelles captives. J’avais beau être le Roi… Je n’avais pas tant de pouvoir que cela. D’Ailleurs je venais peut-être de me mettre un homme à dos, et ce n’était pas exactement le genre de personne que je voulais comme ennemi. Il comprendrait toutefois que j’agissais à ma guise, et que tous avaient cette liberté. Alors je ne dirais pas aux réfugiés de remettre leurs couilles. Il n’avait qu’à le faire à sa façon si ça lui plaisait.

...

Je le fixais sans rien ajouter. Il semblait surprit que j’ai fais tout ce chemin uniquement pour un seul homme. Je ne pouvais pas faire sortir tous les hommes en même temps. Je ne pouvais pas libérer une trentaine de bêtes enragés qui ne connaissaient pas encore mes règles. Si je voulais garder un certain contrôle, il y avait des limites à ne pas franchir. Ce que je montrais aux hommes c’était de bien mijoter leur vengeance. Bien que je savais qu’un jour ils agiraient à leur tête. J’espérais simplement que ce jour là, moi je ne serais plus là, et Célia et Stella également. Je ne comptais pas me justifier toutefois. Je faisais les choses comme bon me semblais. Je ne lui posais pas de questions à lui, non? Ni à personne, alors que l’on ne vienne pas me faire chier. Je discutais rarement avec les hommes. Mais visiblement j’avais affaire à une forte tête, et je devais rester sur mes gardes. Peut-être que cette alliance que je portais toujours n’était pas la meilleure idée que j’avais eu. Mais bref, même si je me fichais des autres, je devais tout de même rester sur mes gardes et ne pas faire d’erreurs…

Lorsque je lui avouai être celui qui avait soigné Loan. Je compris qu’il ne me respectait plus autant. Car j’avais sentis un certain respect. Mais au point de m’appeler Roi, et sincèrement, je ne voulais pas de ça, mais tout de même. Je le décevais, c’était évident. Tant pis… Il y avait une certaine tension et je restais sur mes gardes. Me préparant à me défendre si je devais avoir à le faire. Mais après la nuit que je venais de passer. Je n’avais pas la moindre envie de me battre contre un adversaire qui me paraissait redoutable de surcroit. Ce qu’il ajouta ne m’amusa pas. Absolument pas.

« Détrompe-toi, je doute simplement que de laisser ses femmes crever soit une réelle vengeance. » dis-je sèchement.

Et pour cela, je ne pouvais être que sincère. Je n’aimais pas la plupart des femmes. Certes, certaines pouvaient obtenir mon respect. Les autres toutefois pouvaient bien être traités comme les déchets qu’elles étaient. Loan n’avait été qu’un divertissement. Une nuit où je m’étais senti seul. Un divertissement d’une autre sorte puisque je ne comptais pas tromper Célia. J’avais simplement eu besoin de compagnie. Ce n’était pas quelque chose qui m’arrivais bien souvent. Cela ne semblait pas lui plaire toutefois. Mais je comprenais. Je ne toucherais plus à Loan, il voulait la garder pour lui, je n’avais rien contre cela. De toute manière je ne comptais pas rejouer ce petit jeu une nouvelle fois.

Je me mis presque à rire vis-à-vis ce qu’il ajouta. Oui bien sûre. Cela devait paraître étrange. Mais plutôt que de répliquer quelque chose de cinglant, je décidais plutôt de m’en amuser.
« Si tu es blessé Ryan, je me ferais un plaisir de te soigner. Faut pas être jaloux. »
Moi aussi je pouvais être sarcastique. Ce que j’étais. Mais je décidais de ne pas en ajouter davantage. Au cas ou mon nouvel ami était un peu susceptible… Et j’avais l’impression qu’il devait l’être.
Soudainement, il m’annonça être allé chez les femmes. Et bien, bravo. Mais il s’en foutait. Mais rapidement, le roi fut envahi par une drôle d’impression. Des hommes allaient kidnapper des femmes à tous les jours. Ce n’était pas une grande surprise. Il avait fait une prise de choix si il était venu lui en parler.

Et moi non plus, je ne suis pas revenu les mains vides… 2 prisonnières, une amazone mais et surtout l’une des 2 reines.

Carl se sentit défaillir. D’ailleurs, il était loin d’être assez bon acteur pour dissimuler son malaise. Il s’appuya au comptoir et cherchait la bonne attitude à adopter. Colère? Non certainement pas. Et pourtant, est-ce qu’il avait eu l’habitude de se retenir? De songer avant d’agir? Car déjà il avait les deux mains au collet de l’autre homme et il le plaqua durement contre le comptoir. Ils étaient certainement du même calibre, mais Ryan venait de toucher le point faible du roi, sa fiancée, sa famille. Il n’avait pas dit laquelle des reines il avait kidnappé, et il comptait bien savoir laquelle.

« Qui t’a autorisé à faire ça!!! Laquelle!! Célia ou Stella???! » cracha-t-il furieusement en le maintenant solidement, le dos contre le comptoir. Ce qui n’avait rien d’agréable comme position. Je m’enfonçais. Je cherchais les ennuis. Mais la peur prenait le dessus. Si il avait emprisonné Célia, qu’avait-t-il fait de leur fils? Lui avait-t-il fait du mal? Toutes ses questions se bousculaient dans sa tête et lui donnaient une allure démente. Visiblement le Roi avait quelques petits coins sombres. Et il était simple de comprendre que je n’étais pas tout à fait digne de confiance après cette réaction, alors que j’aurais dû être vraiment content de cette prise. Mais non, je ne l’étais pas. Pour aucune des deux reines, mais encore moins pour celle avec laquelle j’étais fiancé. D’ailleurs si il avait remarqué l’anneau à mon doigt, ce devait être plus simple de comprendre, n’est-ce pas?

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